Modalités et conditions de prise en charge

Un accompagnement toujours conduit avec une grande attention à la sécurité de la victime et au risque de passage à l'acte pour l'auteur.e

Nous proposons plusieurs approches thérapeutiques en fonction de la situation, de l’évolution des processus, des besoins d’accompagnement et de prise en charge. Les professionnels s’appuient sur des champs diversifiés et complémentaires, tant au niveau théorique que technique.

L’accompagnement est toujours conduit avec une grande attention à la sécurité de la victime et au risque de passage à l’acte pour l’auteur. Un contrat est ainsi passé avec celui-ci et une évaluation du vécu est faite lors de chaque nouvelle rencontre. Il s’agit également d’impliquer activement chaque personne, victime ou auteur, dans la recherche de la sécurité.

L’engagement et l’implication réelle sont expressément demandés aux personnes concernées par la fin de la violence, par la sécurité de chacun, par la prise en charge des facteurs de risque de récidive ou de répétition de scénarios dramatiques ou traumatiques.

Cet accompagnement suppose de notre part un respect pour chacun, auteur.e ou victime, et une approche systémique de la situation de violence. Cette dernière permet d’appréhender la dynamique de la violence et la nature des interactions qui en découle, dans leurs dimensions à la fois synchronique et diachronique. Il s’agit de définir les leviers et les étapes de la prise en charge avec les personnes concernées.

 

Permanence d'accueil et d'écoute téléphonique

Représente le premier contact du demandeur avec notre association. Grâce à une écoute individualisée, les éléments évoqués sont d'abord factuels et administratifs (identité, âge, situation professionnelle, composition de la famille, faits concernés et circonstances ...) afin de recueillir une perception globale des personnes et des faits. La fiche établie aboutit à une première évaluation sommaire.

 

Si un couple souhaite poursuivre ou reprendre une vie commune, sa demande d'accompagnement sera évaluée en fonction des déterminants et des facteurs de risques avant d'y donner suite. Nous proposons ensuite un accompagnement à chacun avec des professionnels différents, toujours dans un souci de leur offrir un espace de paroles et de travail personnel sécurisé. Chaque protagoniste peut être aussi accueilli dans des locaux différents, en cas de nécessité. Nous veillons à échanger entre professionnels afin d'éviter un clivage dans la prise en charge au sein de notre équipe et de privilégier une aide durable et cohérente.

Parallèlement un accompagnement plus spécifique sera mené pour soutenir la reprise en main de la vie des personnes, pour prendre en considération le vécu des enfants et pour trouver les ressources qui permettent d'assurer son rôle et sa responsabilité de parent.

 

Nous recevons également de façon individuelle des enfants ou des adolescents ayant été confrontés à des situations de violences, qu'elles soient ponctuelles ou chroniques, afin de prévenir le risque de choc et de stress post-traumatique.

 


Accompagnement individuel

Accueil personnalisé

Permet d'offrir à chaque personne accueillie un parcours personnalisé composé de plusieurs étapes

La première phase d'accueil, par la permanence d'accueil et d'écoute téléphonique, est neutre et donne un premier niveau d'information objective sur la situation, essentiellement porté sur les faits et leurs circonstances,

Les premiers entretiens aident à établir et à partager un diagnostic situationnel avec la ou les personnes concernées, grâce au psychologue clinicien ou psychothérapeute assurant l'accompagnement. Ce premier point situationnel est établi à partir du récit de la personne concernée auquel le professionnel apporte son écoute et ajuste son questionnement.

Il s'agit de mieux appréhender la situation de violence, son antériorité, son degré de dangerosité, les faits, les mécanismes et leur niveau d'intrication, les personnes impliquées, les liens avec la biographie et la situation personnelle, familiale ou transgénérationnelle, la souffrance et la force psychique de chacun, les ressources, les démarches et les actions mises en œuvre, les besoins d'accompagnement ...

 

Cette démarche consiste à parcourir des éléments de diagnostic avec la personne et à mettre en place rapidement les premiers éléments du cadre, tout en spécifiant sa responsabilité et son pouvoir d'agir sur la situation.

 

Mettre à jour les déclencheurs

Il s'agit ensuite de mettre à jour les facteurs déclencheurs internes et externes qui tiennent compte des traumatismes éventuellement associés ou encore des situations agissantes, présentant un risque de passage à l'acte violent. Faire le lien avec l'histoire du sujet et son expérience est important pour donner sens et orientation au vécu, au-delà des circonstances. Grâce à l'identification des sensations et des émotions présentes, la construction d'un premier niveau de sécurité personnelle s'opère par la mise en place de stratégies d'évitement de la violence et la gestion des émotions activées. Les dimensions somatiques et traumatiques impliquées font l'objet d'un accompagnement spécifique.

Un travail sur le plan corporel peut être préconisé autour de la mémoire corporelle de la violence (la posture, le schéma corporel, les mécanismes de défense trop actifs ou trop inhibés) afin de rétablir une sécurité physique.

 

Bilan socio-professionnel

Un bilan socio professionnel peut également être proposé aux personnes très isolées sur ce plan et les aide à aborder les aspects plus sociaux de la violence.

Cet accompagnement individuel mobilise des professionnels de l'association spécialisés et formés à l'accompagnement des situations de violence et à la psycho-traumatologie (psychologues et praticiens en thérapie psycho-corporelle) ainsi qu'un réseau de praticiens externes (médecin, acupuncteur, ostéopathe, conseillère conjugale). De la même façon, ce travail peut être couplé à un accompagnement psychosocial en interne grâce à la psychologue du travail, formée à l'ADVP (aide au développement vocationnel et professionnel) ou en mobilisant le partenariat.

 



L'accompagnement collectif se décline quant à lui dans les groupes de parole à orientation thérapeutique, baptisé ONYX ...

 

Pour les personnes victimes

Le groupe destinée aux personnes victimes s'appuie sur un accompagnement thérapeutique des témoignages apportées, avec des approches et des supports divers, notamment des jeux de rôles ou des constellations systémiques.

Ce groupe de parole permet de

- partager son expérience et la traverser avec l'aide des autres,

- reconstruire des liens,

- restaurer une confiance en soi et en ses capacités,

- travailler ensemble sur les déterminants personnels, biographiques et/ou transgénérationnels de sa situation et de ses postures de vie,

- reprendre confiance en la vie, en son potentiel d'évolution et de changement,

- échanger sur des thèmes de société actuels qui conduisent à analyser son propre vécu pour une meilleure compréhension

Les participantes peuvent parallèlement trouver appui et entraide dans le groupe.

 

Pour les personnes auteur.es

Le groupe destiné aux personnes auteur.e.s accueille principalement des hommes. Ces derniers sont souvent peu conscients des éléments déclencheurs de la violence. Ils sont par ailleurs peu à l'aise avec les mots et d'autant moins avec les mots du corps. Ces observations supposent donc une approche différenciée de la parole, du corps, du travail sur soi et du rapport au collectif.

Ce groupe de parole permet de

- mettre des mots sur le vécu de la violence,

- mettre au jour ses représentations (identité masculine, rôle, couple, relation, etc ..)

- identifier les sensations et les émotions présentes ainsi que leur mode d'expression et de régulation privilégié,

- construire d'autres réponses adaptatives, tant au niveau des relations que des postures de vie,

- partager et se confronter à d'autres personnes

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Pour plus de renseignements sur le groupe à Nancy
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...ainsi que la psychoboxe®

Est un espace thérapeutique collectif basé sur la boxe. Ce travail permet notamment de se confronter au risque de débordement pouvant mener au passage à l'acte violent. Animée par un couple homme/femme, la psychoboxe® permet de travailler la relation au père, à la mère et au couple parental, par tout ce qui est interpelé lors de la rencontre de boxe avec le corps du père. Ce dernier est évoqué par la rencontre homme-homme dans le groupe des hommes et par la rencontre homme-femme dans le groupe des femmes.

 

La psychoboxe® s'adresse à des personnes victimes et/ou auteur.e.s de violence, à travers de petits groupes non mixtes.

 

La psychoboxe propose d'expérimenter une courte séance de boxe "à frappes atténuées". Tous les coups sont portés sans violence, sans force, avec un contrôle des frappés. Une tension motrice vitesse/puissance est ressentie et demande un contrôle de soi avec l'objectif de toucher sans être touché.

Le combat proposé dure au maximum une minute trente. Il peut être interrompu à tout moment, sur demande de la personne elle-même, de l'intervenant boxeur, d'un membre du groupe désigné par la personne comme veillant sur sa sécurité.

L'intervenant boxeur peut être amené à conduire la personne jusqu’à un risque de débordement et de passage à l'acte, mettant à mal ses mécanismes de défense habituels. Toutefois l'intervenant reste présent et respectueux dans le combat. Il maintient la pression ou la relâche, en fonction de ce qu'il perçoit. Il amène par conséquent la personne à prendre conscience d'elle-même, de ses limites, de ses mécanismes habituels de défense, de ses déclencheurs pour, à terme, favoriser la reconstruction d'une réponse corporelle plus adaptée.

Le combat peut s'avérer très éprouvant, que ce soit du côté du "combattant" que celui des personnes qui observent le combat. En effet, le combat stimule et rappelle des vécus antérieurs par les images qu'il évoque (homme agresseur, homme violent, situation victime/agresseur, père violent, etc ... et les affects qui en découlent avec intensité.

La mémoire de la violence et inscrite dans le corps et c'est pour cette raison que le plan corporel est un axe primordial de travail. Celui-ci permet de révéler certaines postures adaptatives dysfonctionnelles et favoriser la reconstruction de nouvelles réponses corporelles plus adaptées que la violence subie ou agie.

L'attention est portée au vécu, aux sensations et émotions présentes que suscite le combat, vécu ou observé, afin de rendre possible une meilleure gestion des situations et un plus grand contrôle de soi. Des situations antérieures, plus ou moins traumatiques, peuvent être ainsi réactivées, partagées et dépassées grâce à ce travail psycho-corporel.

Par ailleurs, chaque combat est suivi d'un temps d'échange et de partage autour de e que chacun a vécu lors de la séance (les affects éprouvés, les situations évoquées ou réactivées par le combat), selon l'ordre suivant : la personne engagée dans le combat le thérapeute boxeur, le groupe observateur et témoin, la thérapeute extérieure, psychoboxeuse.

Ce temps d'expression des observations, des sensations et des émotions permettent une prise de conscience :

- des processus en jeu

- des mécanismes de défense mobilisés,

- des modalités de régulation émotionnelle,

- des facteurs de risque de passage à l'acte,

- des processus d'identification à un rôle

Il guide ensuite vers la construction de nouvelles réponses adaptatives, en matière de relation, de communication, d'interaction, grâce à un réajustement du schéma corporel. En ce sens, le groupe apporte soutien et entraide à tous les membres.

Cette activité va de pair avec un accompagnement individuel où sont abordées des questions d'ordre plus personnel et intime qui n'auraient pas leur place au sein du groupe en encore qui demandent une approche plus spécifique, par exemple dans le cas de traumatismes anciens (abus, agression, accident, deuil bloqué, rupture, etc ...)


Actions de sensibilisation et stages de responsabilisation pour des personnes auteur.e.s de violences conjugales et/ou intrafamiliales

Nous animons et co-animons des actions de sensibilisation SPIP 88 et 54, intitulées  "Et si on en parlait...?"

Ce sont des modules de sensibilisation et de responsabilisation Violences, dont l'objectif est de permettre à des personnes auteur.e.s de violences conjugales et/ou intrafamiliales de

- avoir un regard critique et éclairé sur leurs comportements violents et les déterminants de ceux-ci,

- comprendre les mécanismes et les racines de ces comportements,

- entamer une démarche personnelle pour adopter des modalités relationnelles plus écologiques et plus respectueuses des autres et d'eux-mêmes,

- reprendre la responsabilité des actes posés pour aborder une démarche de changement.

Nous co-animons des stages de responsabilisation avec le CIDFF de Briey (54)

Ces stages sont prescrits par le Parquet comme mesure alternative aux poursuites. Ils visent

- un rappel à la loi et une clarification du fonctionnement juridique,

- une prise de conscience des situations vécues et de leur dangerosité,

- une information sur la violence, sa nature, ses mécanismes et ses conséquences,

- une compréhension des processus relationnels présents dans sa propre violence,

- une responsabilisation quant aux actes de violences et à leurs conséquences directes ou indirectes, pour l'autre, pour les enfants témoins, pour eux-mêmes,

- une aide à la mise à jour des déclencheurs internes et externes de la violence,

- un partage de son vécu en lien avec celui des autres participants,

- un premier engagement à arrêter la violence,

- une information sur les aides et les accompagnements possibles

 

La stage sur déroule sur deux jours et est à la charge du participant. Il est suivi d'une entretien individuel qui permet de faire un bilan du stage, de préconiser un suivi individuel adapté à la réalité de la personne, et d'enclencher si possible un accompagnement.

 


La plupart des hommes auteurs de violence ont souvent peu de conscience des déclencheurs de leur propre violence, du lien de celle-ci avec le corps (sensations, émotions). Ils ont souvent peu accès aux mots, et souvent pas à ceux du corps. Actuellement, cela suppose une approche différente et différenciée de la parole, du corps, du travail sur soi et sur sa propre histoire, du collectif.