Ca s'est passé au jardin

"Il nous manque quelque chose dans les "Jardins de l'Ouvert",  des parfums, des effluves de plantes aromatiques et médicinales.
Ce matin le soleil est là, brillant, brûlant. On entend au loin le chant des oiseaux, de temps en temps, on distingue dans cette symphonie naturelle, la mélodie d’un coucou qui ponctue la course du temps en dessinant dans l’air une spirale invisible.

Ça y est, nous le tenons. Voici ce qui nous manque dans le jardin : une spirale, le signe de l’infini du monde, du recommencement, de la ronde perpétuelle des saisons et du cycle des végétaux et plantes.
Voilà Genièvre qui arrive, d’un pas léger et lent, elle flotte juste au dessus des brins d’herbes, on dirait que la pesanteur n’a pas de prise sur elle. Nous sommes bien à Romémont, les habituels bénévoles sont là.

Mais il y a aussi un monsieur affable, une dame brune silencieuse et dame blonde qui ne qui ne m’est pas inconnue.

Au travail ! Marie-Thérèse impulse la marche. Des bras, une masse, les planches de bois, une à une enfoncées dans la terre délimitent, circonscrivent, comme une fenêtre, l’immensité visible du dehors.
Le remblais de terre végétale posé, le fruit du compostage l’enrichira avant la mise en culture. Et bien plus tard, dans le cours normal des choses, nous assaisonnerons nos plats, nous ferons des décoctions, des infusions ; qui sait peut être de la distillation d’huiles essentielles pour une médication douce.

Il y a encore du travail, du chemin à parcourir. Comme il est de tradition ici, à l’ombre des arbres fruitiers, nous avons partagé le pain et autres douceurs, nous avons aussi reconstruit le monde.
En déambulant sur les souvenirs de nos vingt ans, le timbre d’une voix, un sourire, me sont revenus comme dans un songe ! Oui, oui, la dame blonde est bien la jeune étudiante en lettres qui m’a initiée à la poésie de Paul Valery. Dans ma mémoire, c’était hier. Nous nous sommes rencontrés à Nancy un dimanche, dans le bus, ligne 3, en direction de Seichamps, pas très loin d’ici!"

Julien King-Georges - 1/06/2019

Pour la musique, la parole, la lecture, le conte, la méditation.

Julien King Georges, architecte dplg - plasticien, a conçu ce projet du kiosque à musique et à palabres spécifiquement pour les "Jardins de l'Ouvert". La construction s'est faite sous la forme d'un chantier participatif, sur une durée de 3 semaines.

Sous la conduite de Julien, en collaboration avec Alain Mangenot, son assistant, 10 joyeux bâtisseurs y ont participé. Chacun, chacune a apporté sa contribution au fil du chantier : Annie, Caroline, Didier, Dominique, Elisabeth, Geneviève, Hélène, Jocelin, Katja, Philippe.

Cécile, artiste peintre s'est vue confier la tâche de réaliser un carnet de chantier en croquant quelques moments.

Réparties sur le territoire de Meurthe-et-Moselle, les cabanes réalisées par Julien king Georges sont en résonnance les unes avec les autres. Cabanes éphémères, elles sont des fenêtres dans les vergers, les parcs et les jardins. Elles sont sculptures et révélateurs de paysages : on y entre pour voir, admirer, contempler la nature et méditer.

De gauche à droite : "La chapelle57 à Nomeny, Cabane paysage à Jeandelize, "Une nuit derrière la fenêtre" à Jeandelize, et bien d'autres encore à Briey, Colombey les Belles.

Copyright © Julien King Georges