“La lutte contre les violences faites aux femmes : vecteur d’une Égalité Femme – Homme"

Avant propos, Elisabeth Perry

"Prendre en charge une situation de violence

C'est évaluer

- la dangerosité des situations, les facteurs de risque et les facteurs de sécurité,

- les faits de violence et leur répétition,

- l'état de vulnérabilité de la victime,

- la personnalité et le profil de l'auteur,

- la situation de violence (conflit ou violence conjugale, typologie de Johnson)

 

C'est prendre en charge chacun des protagonistes de la situation et leur proposer un accompagnement global spécialisé avec des professionnels formés afin de 

- mettre en sécurité la victime, l'accompagner et la prendre en charge sur un plan social, juridique et en termes de santé physique, mentale et psychique

- interpeller l'auteur et le prendre en charge sur un plan judiciaire, social et thérapeutique

- prendre en charge les enfants

Prendre en charge l'auteur, comme prendre en charge la victime, vise à prévenir la répétition pour la victime, la récidive pour l'auteur et l'aggravation des risques.

L'objectif de ces deux prises en charge est une sortie durable de la violence.

Tout commence parfois par un arrêt signifié par la justice, par une sanction qui oblige à une rencontre avec un tiers et à une confrontation avec Sa violence ... Violence qui ne peut plus être acceptée et absorbée par l'autre et qui est renvoyée à sa propre responsabilité...

 

Sortir de la violence pour l'auteur, c'est comprendre, se comprendre, comprendre les déterminants et les racines de Sa violence, faire d'autres choix que la violence

 


Renoncer à Sa violence pour l'auteur, c'est

- décider

- s'engager à faire un autre choix et apprendre à faire autrement

- respecter, à écouter et accueillir l'autre...

- s'ouvrir à un dialogue, à la communication qui ne soit pas manipulation mais confrontation à un Autre ... Autre qui échappe toujours, Autre que nous ne pouvons enfermer dans nos propres repères et nos seuls besoins

- entrer en relation véritablement et rencontrer l'Autre qui nous fait parfois si peur

- s'ouvrir à la conflictualité qui crée, qui engendre du différent et du même, qui construit une relation

- renoncer à la toute puissance, accueillir le manque et vivre le Désir, Désir qui ne se réduit jamais au besoin

- accepter la "castration" symbolique et accueillir véritablement l'autre, ce semblable et ce différent

 

Travailler Sa violence suppose d'y être confronté avec responsabilité et humanité afin de pouvoir se regarder comme auteur et acteur de celle-ci.

 

Mettre au travail Sa violence, c'est

- se tourner vers soi pour mettre à jour ce qui fait violence et comprendre ce qui se passe pour soi

- être à l'écoute de ce que cela déclenche en soi, de ce que la violence escamote

- renoncer au pouvoir sur l'autre et à le soumettre à celui-ci

- accueillir et rejoindre l'enfant blessé, l'enfant meurtri, l'enfant anéanti, l'enfant nié, l'enfant écrasé, l'enfant oublié, l'enfant abandonné ou l'enfant martyrisé... pour qu'émerge l'homme avec une force équilibrée, responsable et renouvelée

- accueillir sa vulnérabilité et sa fragilité

- découvrir le potentiel de sa sensibilité et de sa créativité

- progresser dans l'intégration d'une personnalité équilibrée

 


EGALITE FEMME-HOMME

L’Égalité Femme-Homme ne se réduit pas à une égalité de salaire, mais à bien à celle de la prise en compte légitime et naturelle des femmes au titre des contributions multiples qu'elles apportent à une société, à la richesse d'un pays et plus spécifiquement à la Vie.

C'est faire une place pleine et entière à la Femme et à la Mère en soi, une place à l'Homme et au Père en soi, par une compréhension profonde de la vie et de ce qui la perpétue au delà de tout...

C'est aussi comprendre de quelles souffrances nous sommes les porteurs ou les mémoires en tant que femme ou homme...

C'est remette en cause les préjugés liés au genre, c'est combattre les stéréotypes, questionner les archétypes du masculin et du féminin. C'est confronter les représentations et les images du Divin, réintroduire en équité Dieux et Déesses en soi, en lieux et places de ces Dieux monothéismes masculins, trop souvent au service d'un patriarcat dominant. C'est s'ouvrir à d'autres visions du monde.

 

C'est, peut être aussi, réfléchir à la place qu'occupent la peur et la terreur, particulièrement la culture du viol et de la violence, comme leviers de maintien des femmes dans un rapport de domination et de soumission, dans l'oppression des peuples, dans l'entretien de rapports de pouvoir, parfois totalitaires,  de quelques-uns sur tous les autres, comme ce qui se rejoue perpétuellement lors de conflits armés.

Les violences perpétrées à l'encontre des femmes, des enfants, des populations civiles laissent entrevoir les chemin qui reste toujours à parcourir pour une Paix réelle, respectueuse du Vivant et de la Terre.

Tous et toutes porteurs de mémoires et de souffrance de ceux et celles qui ont été confrontés au Réel et à la mort, la sienne, celle de l'autre, celle du corps et de l'âme, celle qui chosifie nos existences, il nous faut rappeler combien nous avons besoin de parler, de nous parler, de nous humaniser pour faire société et prendre soin du lien social.

 

C'est

Refuser la Violence liée au genre et la discrimination,

Œuvrer pour une sortie de la Violence dans ce qu'elle a de destructeur, c'est prendre position et agir pour une humanité partagée, au service du Vivant... et ainsi tenter de devenir Humain !" même si nous ne sommes, en fait, que des humains qui ont tant besoin des autres pour vivre et exister ..."

 

 

Copyright © Laurence Fresse
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