Elisabeth Perry ouvre son cabinet "Atelier Thérapie Terre de Sienne" en 1988 à Nancy.
Son but est de proposer un espace de travail thérapeutique où chacun est invité à faire une nouvelle expérience de soi en renouvelant la rencontre avec soi et aussi celle avec les autres et le monde.
Exerçant en parallèle son métier de psychologue-psychothérapeute dans un CHRS à Metz dans lequel, elle accompagne des femmes victimes de violence, Elisabeth constate que bon nombre de ses patientes, une fois la séance de thérapie terminée, repartent dans un environnement de vie, difficile et précaire.
Elle pense que bon nombre de personnes ont besoin de trouver un accompagnement et un soutien plus global.
Lors de périodes de fragilisation - violence, traumatisme, deuil, séparation, chômage de longue durée, errance, isolement ..., il y a le besoin ou la nécessité d'être accueilli, soutenu, épaulé, au niveau du quotidien, pour pouvoir y faire face et les dépasser.
Les personnes ressentent alors un besoin vital de se reposer, de se poser, de faire le point, de comprendre et de relire leur vie, de lui redonner sens ...
Elles ont parfois besoin de l'aide de professionnels qui les écoutent, les guident et les accompagnent au cœur de leur crise, ce pour les traverser et les transformer. Même s'il est difficile à ces moments-là, le contact avec les autres est nécessaire car il contribue au maintien de l'élan vital, tout en nourrissant les besoins d'échange et de relation. L'entraide est alors précieuse, apportant soutien, sociabilité, confiance, tant chez l'aidé que chez l'aidant ...
Elisabeth dirait qu'il s'agit de "faire sienne sa propre terre, de la découvrir dans sa réalité et dans son potentiel pour en devenir l'artisan, l'architecte".
Sur la base de ces constats Elisabeth, Marie-Jeanne, Jacqueline, Fabienne, Marie-France, Christophe, Jean-Michel, Florence, Philippe, Janet, Chantal, Alain, Caroline, Christiane et Claude, Marie Claire, Marie-Claude, Anne-Marie, Odette, Nicolas, Camille, Myriam, Nicole, Jean-Yves, Désirée, Christopher, Rabia, Stella, Nadia, Muriel, Emmanuelle, et les autres...se sont réunis avec afin de créer l'association Terres à Vivre en novembre 1999.
Pensée, parfois rêvée, par ses membres fondateurs - pour la plupart, travailleurs sociaux, acteurs ou responsables d'associations du secteur sanitaire et social - l'association Terres à Vivre souhaitait offrir un environnement humain, chaleureux, soutenant, à des personnes confrontées à un risque de fragilisation, risque consécutif à des difficultés de vie plus ou moins durables : violence (agie ou subie), traumatisme, dépression, burn out, chômage durable, précarité, souffrance et maladie psychique, maladie grave, séparation, exil, tentative de suicide, isolement, etc ...
Il s'agissait alors d'éviter la stigmatisation des personnes en difficulté et d'être particulièrement présent, lors de ces caps ou crises existentielles, afin de soutenir le passage, d'aider la traversée et d'éviter ce qui pourrait être induit comme processus de marginalisation, désinsertion, souffrance, maladie, physique ou psychique, tout en en prévenant les conséquences sur un plan humain et social.
L'action "Hommes & Violences" est créée en 2001.
Elle a pour but l'accompagnement de situations de violences conjugales et/ou intrafamiliales à travers la prise en charge thérapeutique de personnes auteurs ou victimes de violences (personnes, couples, familles).
Cette action est menée en partenariat avec le réseau Nancy Couronné "lutte contre les violences faites aux femmes" coordonnée par le CIDIFF de Nancy.
Un accueil et une écoute téléphonique sont proposés, une permanence au sein du CHRS le Grand Sauvoy est mise en place, un groupe de paroles à destination des hommes et un module collectif "corps et violences" sont également créés.
Une écoutante bénévole est missionnée pour la permanence d'écoute et d'accueil. 5 psychologues et 1 éducateur sont mobilisés dans cette action.
Grâce à l'investissement financier et au soutien de plusieurs de ses membres fondateurs, la "SCI 39 Paysages" a été crée.
Un lieu est acheté pour poursuivre la mise en œuvre du projet Terres à Vivre sur la commune de Buissoncourt.
Cet espace propose en effet un environnement paysager et rural qui se prête au repos, à la détente, à la méditation, tout en assurant une reprise de contact avec la nature, la terre et le Vivant.
Le site, bâtiments et verger, permet aussi le développement d'activités artistiques, artisanales ou culturelles.
Ces actions ont pour vocation d'être construites et gérées avec les personnes accompagnées. Le lieu est propice à être un centre d'animation culturelle, ouvert à tous, et accueillant diverses propositions - rencontres, conférences, stages, séminaires, expositions, manifestations, etc ... toujours en lien avec les objectifs et les principes d'action propres à l'association Terres à Vivre.
C'est ainsi que, naturellement, l'Atelier-thérapie "Terre de sienne" et l'association Terres à Vivre ont fait leur migration rurale pour s'agrandir et s'enrichir d'un nouvel espace : "Les Jardins de l'Ouvert".
L'inauguration des "Jardins de l'Ouvert" s'est faite à travers une exposition collective "Les chemins de créations" avec près de 40 exposants et accompagnée de diverses animations, du 24 avril au 8 mai 2009. Elle a réunie plus de 450 visiteurs et curieux.
Cette exposition fut un temps de rencontres et d'échanges entre des artistes de métiers et ceux qui ont osé entreprendre un cheminement créatif et artistique à un moment de leur vie.
Cette démarche se veut en accord avec une des facettes du projet de l'association "Terre de création" : créer la terre, à travers la mise en place et l'animation d'ateliers de création, l'organisation d'expositions d'artistes de différentes disciplines. La création artistique et la création de soi participent du même processus.
L'objectif premier est de rendre l'art plus proche, plus accessible et d'en faciliter l'accès aux personnes accueillies.
Le programme de recherche Européen ENGAGE vise à améliorer l'accueil, la représentation et la prise en charge des auteurs de violences domestiques et abusives (VDA).
Le programme a été financé par la commission européenne et plusieurs structures en Europe s'y sont associées dont Terres à Vivre.
Cette démarche s'inscrit dans le cadre des engagements pris par les Etat membres de la CEE à Istanbul.
Ce programmes sur 2 ans, s'est déroulé 3 phases :
1ère phase : Enquête auprès d'auteurs de violences, de professionnels de 1ères ligne, de professionnels experts dans la prise en charge et l'accompagnement d'auteurs.
2ème phase : Elaboration et animation d'un programme de formation à destination des professionnels de 1ère ligne afin d'améliorer l'accueil, l'orientation et la prise en charge des auteurs dans des dispositifs spécialisés.
3ème phase : élaboration d'un guide méthodologique pour guider des professionnels dans le repérage, l'évaluation, la gestion des risques et la prise en charge adaptée des situations de violence.
Retrouvez ici le manuel ENGAGE
Depuis 2020, le CPCA Grand-Est est porté par l’association Terres à Vivre à Nancy.
Les CPCA ont été pensés comme des lieux-ressources à compétence régionale ou interdépartementale. Ils permettent la prise en charge et l’accompagnement des auteurs de violences conjugales sur la base d’une démarche volontaire ou dans le cadre de mesures judiciaires.
Ils sont agréés à la suite du Grenelle de 2020, par le Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances.
Il est déployé dans les départements de Meurthe-et-Moselle (54), des Vosges (88), des Ardennes (08) et de l’Aube (10) et est en cours de développement dans la Meuse (55), la Haute-Marne (52) et la Marne (51).
Face à l’ampleur du phénomène des violences au sein du couple, la prévention et la fin du cycle des violences constitue un enjeu essentiel des politiques publiques sociales, judiciaires et sanitaires.
La création de centres de prise en charge des auteurs de violences a dès lors été identifiée comme un nouveau dispositif et une nouvelle réponse afin de combattre les violences conjugales.
En mai 2021, l'Association Terres à Vivre et son centre de
consultation violences s'installent rue de la Garenne à Nancy.
Un lieu pouvant accueillir les consultations, les activités de groupes, les formations et différentes actions.
Un nouveau nid pour l'association qui ne cesse de se développer !
En 2021, 200 à 300 professionnels ont été formés ou sensibilisés par Terres à Vivre à la prise en charge des auteurs de violences !
Il s'agit essentiellement des professionnels étant au contact d'auteurs de violences :
La formation des professionnels est un axe important dans la prise en charge des auteurs de violences afin de lutter contre la récidive.